Je reviens d'une semaine dans le Sahara.
Cette fois, j'étais au sud de Douz, en Tunisie.
J'y suis resté 7 jours, pour chercher quelque chose.
L'intention
Au départ, mon intention était de reconnecter avec le voyage véritable.
Voilà pourquoi je suis parti :
- sans planifier
- sans caméra
- sans Internet
Mais avec des amis, pour partager.

Le désert
Le désert, surtout sans téléphone, est un endroit magique.
Avec mes proches, j’ai marché, ri et pleuré.
Avec les bédouins, j’ai chanté et bu le thé.
Avec moi-même, je me suis écouté.
Dans ces dunes, j’ai eu l’espace, le temps et le silence pour enfin entendre.
Entendre mes peurs.
Entendre mes doutes.
Entendre mon cœur.

Les chaînes
Finalement, ce que j’y ai trouvé, ce sont mes chaînes.
Vous savez, celles qui nous empêchent d’avancer sereinement dans la vie. Symboliquement, je les ai enterrées dans le désert. Pour enfin être libre.
Par exemple, dans un creux entre deux dunes, j'ai fait des trous dans le sable. À l'intérieur, j'y ai déposé des ruminations passées, avant de les recouvrir.
Puis, j'ai pissé sur chaque petit tas.
C'était une manière de m'alléger de ces fardeaux.
Parfois, on ne réalise leur poids qu’au moment de s'en séparer.

Faire la paix
Si je retiens une leçon de ce désert, c'est de faire la paix.
D'abord, la paix avec le passé.
On traîne tous des regrets, des erreurs ou des culpabilités qui nous hantent. Pourtant, le passé n’a de poids que celui qu’on lui donne.
L’enterrer, ce n’est pas l’oublier.
C’est accepter qu’il ne définit plus qui nous sommes aujourd’hui.
Ensuite, la paix avec le présent.
Notre quotidien est pollué par tant de pensées négatives : "On se les caille", "J'aimerais gagner plus", "Fais chier ce sable dans mon sac", etc.
Si bien que ce n'est jamais "ça".
Or, c'est "ça".
Dehors, il fait froid.
On gagne tant.
Il y a du sable.
Le présent n’est ni pour ni contre nous. Il est.
Et l’accepter, c’est un second pas vers la paix.
Le froid devient une sensation, pas une plainte.
L’argent devient un chiffre, pas une frustration.
Le sable devient une présence, pas une nuisance.
Enfin, la paix avec le futur.
On veut tout vivre, tout réussir, tout comprendre. Mais le principe de réalité est implacable : nous ne pourrons jamais tout expérimenter. Et c’est OK.
La vie n'est pas un problème à résoudre. C'est une paradoxe à expérimenter. Être en paix, c'est accepter que certaines réponses resteront en suspens.

