Je me suis lancé le défi d’écrire un poème sur le temps qui passe.
Le courant clair m'emporte, au vent avec mes frères.
Scruté par la berge, je file à sens unique.
Malgré les embûches, je suis pourtant pudique.
La descente à l'air plaisante, à qui veut bien plaire.
L'horizon s'allonge, j'observe, rêve et songe.
Je ne suis qu'une goutte d'eau dans l'océan.
Mon dos se voûte sous le poids des bateaux blancs.
L'orage gronde, je lutte, m'effondre et plonge.
L'obscurité m'entoure, et le froid me transperce.
Je m'efface, aspiré par cette gueule immense.
La pression baisse, remonte et je m'élève.
Je flotte, propulsé vers ma deuxième chance.
Les rayons me réchauffent, et je me disperse.
Adieu les flots, je pars en quête de mes rêves.
Ce sera tout pour ce challenge.
Fin 2020, j'ai longuement expliqué ce texte dans un article et dans une vidéo Youtube.
Avec le recul, je me dis que la beauté de la poésie, au-delà des mots, réside dans sa capacité à être interprétée de diverses manières. Chaque lecteur apporte sa propre perspective, sa propre sensibilité, ce qui lui permet de s'approprier le texte, d'en faire quelque chose d'intimement personnel.
C'est pourquoi j'ai choisi de laisser mes vers libres de toute explication, offerts à la réflexion de ceux qui les rencontrent. Là est, selon moi, la vraie magie de la poésie.